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Révisions solidaires
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13 février 2008

Contrat Unique d'Insertion et Mobilité

Economie

La mobilité relancée

CLICANOO.COM | Publié le 12 février 2008
Signature des premiers CUI et mobilité ont représenté les plats de résistance du Grenelle de l’insertion organisé hier au Département. S’il n’y a pas eu de surprise concernant le contrat unique d’insertion, Martin Hirsch, le haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, a pris tout le monde au dépourvu en annonçant que l’État était prêt à rehausser ses crédits à la mobilité.

“L’État est prêt à vous aider si vous montrez votre volonté de vous en sortir”. Cette phrase, que Martin Hirsch, n’a cessé de marteler pendant toute la journée d’hier, résume à elle seule la visite du haut-commissaire aux solidarités actives contre l’exclusion sur l’île. Présent à l’occasion du Grenelle de l’insertion de la Réunion, le haut-commissaire était très attendu par les acteurs du monde économique, les collectivités et les associations. Sa visite concernait notamment deux questions d’actualité : le contrat unique d’insertion (CUI) et la mobilité.

40 MILLIONS D’EUROS POUR LA FORMATION

Concernant le CUI, le conseil général reprochait au dispositif d’exclure une partie de la population. “Les jeunes de 18 à 25 ans et les chômeurs de plus de 2 ans ne sont pas éligibles à ce nouveau contrat”, déplorait Nassimah Dindar. “On avance prudemment. Le but de ce nouveau contrat n’est pas d’ouvrir la machine à crédits mais de lancer la machine à projets”, a simplement répondu Martin Hirsch. En résumé : faites d’abord vos preuves avec le dispositif actuel, on verra plus tard s’il doit être étendu. Pour montrer sa bonne foi, le département a donc signé deux conventions dans la journée d’hier : une avec l’Agefos-Pme et l’autre avec Opcalia et le Medef. Représentant un total de 40 millions d’euros, ces deux conventions concerneront le volet formation du nouveau contrat, un volet jugé “essentiel” par Martin Hirsch. Le haut-commissaire ne s’est d’ailleurs pas gêné pour le rappeler : “Tout employeur qui ne respectera pas le quota de formation annoncé lors de la signature d’un contrat ne touchera aucune aide de l’État,” a averti le représentant de l’État. À terme, ces conventions devraient permettre la signature de 4 000 CUI en 2008. Autre grand moment de la journée : l’annonce par Martin Hirsch du grand retour du dispositif de mobilité. “J’ai été interpellé plusieurs fois au cours de mon séjour sur cette question. Face à l’urgence des demandes, j’ai appelé hier (dimanche, ndlr) Christian Estrosi, le secrétaire d’État à l’Outre-mer. Ce dernier m’a alors confirmé par écrit que les dotations de l’État seraient revues à la hausse… sous certaines conditions (voir encadré ci-dessous).” Là encore, le haut-commissaire a bien fait comprendre que l’engagement de l’État n’était pas gratuit et qu’il ne se ferait pas à sens unique : “Je ne peux pas vous dire “oui” tout de suite. Le Grenelle de l’insertion se tiendra jusqu’à la fin du mois de mai et si, d’ici là, vous faites suffisamment d’efforts, nous pourrons construire un vrai projet”, a-t-il lancé en guise d’encouragement avant de conclure par un “ti pa ti, na arrivé.”

J.E

- François Caillé, président du Medef Réunion : “transformer les CUI en CDI” “L’emploi est plus que jamais au cœur de nos préoccupations. Nous souhaitons être les acteurs de l’insertion durable des publics en difficulté. Nous ferons en sorte de nous donner les moyens pour que les contrats CUI débouchent sur des CDI pour les bénéficiaires”.

- Pascal Thiaw-Kine, président Cgpme : “CUI : les PME doivent saisir l’opportunité” Martin Hirsch a délivré un message fort. Si nous avons des projets, bien structurés, l’État saura nous donner les moyens de les concrétiser. C’est le cas de la mobilité, les TOS. Le CUI, je considère que c’est un contrat gagnant-gagnant. Les publics concernés vont bénéficier d’un premier pas réel vers le monde du travail avec le soutien de l’État, du conseil général, du monde de la formation (les OPCA) et des entreprises qui vont elles aussi bénéficier de ce dispositif. Je demande aux TPE et PME de saisir cette opportunité.

- Eric Magamootoo président de la CCI : “la mobilité est essentielle à l’amélioration du niveau” Je suis évidemment ravi de voir que l’on n’est plus dans une situation de rupture. La question de la mobilité est essentielle pour l’île. Le tout est de savoir si l’on souhaite que la Réunion soit de plain-pied dans la mondialisation ou pas. Si c’est oui, la mobilité peut permettre à l’île d’améliorer son niveau. Concernant le CUI, le monde économique s’est engagé à signer 4 000 contrats pour 2008. C’est bien une preuve de solidarité de la part des acteurs locaux.

- Jean-Marie Lepinay, vice-président du CESR : “il faut un engagement fort de l’Etat” Le CESR a évoqué l’idée de mettre en place un contrat unique pour la Réunion depuis 2002. Maintenant qu’un projet est en place, nous attendons de voir ce que cela va donner. L’idée d’un tel contrat n’est en effet possible que si l’on prend de vraies dispositions en matière de formation professionnelle ou de rémunération : il faut un engagement fort de l’Etat.

 

- L’État accepte de revoir ses crédits à la hausse

Coup de théâtre en fin d’après-midi. Lors de sa conclusion, Martin Hirsch annonce que “l’État est susceptible de revoir à la hausse ses dotations au titre de la mobilité cette année”, à condition que “le travail partenarial reprenne” entre acteurs de la mobilité. Une enveloppe comprenant des crédits supplémentaires aux 3 millions d’euros déjà annoncés (contre 11 millions en 2007) devrait même être octroyée “à la fin du mois de février”, dans quelques jours. Applaudissements nourris dans la salle. Rappelons que l’État avait indiqué une baisse de 73 % de ses crédits au financement de l’ANT en 2008 (Agence nationale pour l’insertion et la promotion des travailleurs d’outre-mer), remettant en question la politique régionale de financement des études et la formation des Réunionnais, en métropole et à l’étranger. Hier, l’annonce décrispe de nombreux visages, dont celui du préfet, Pierre-Henry Maccioni, ansi que celui du président de l’ANT Réunion, Michel Boyer. Un peu plus tôt, rapporteur d’un atelier sur cette question de mobilité, Michel Boyer avait insisté sur le souhait “que l’État donne pour 2008 au moins le même niveau de financement qu’en 2007”. Dans son énumération des conditions nécessaires à la conduite du dispositif, il avait évoqué l’idée d’un “partenariat actif réussi”. À savoir la mobilisation de tous les acteurs concernés. “Un partenariat actif réussi” qui, compte tenu de l’actualité, a fait dire au président de l’ANT que “malheureusement, en ce moment, ce n’est pas le cas”. On se souvient la semaine dernière que le préfet, souhaitant la mise en place d’un comité de pilotage, avait provoqué “l’étonnement”, voire l’agacement de la Région devant la contradiction de l’État : d’un côté, une recherche d’efficacité (le comité de pilotage) et de l’autre, la diminution des crédits au budget de l’ANT. Depuis, Département, Région, élus et parlementaires locaux sont montés au créneau… “C’est une anonce d’espoir. Il y a un résultat, enfin on a une ouverture”, soufflait hier Michel Boyer. Mais, devant le manque de précision de l’Etat, — quel montant pour le crédit supplémentaire ? Quelles conditions au travail partenarial ? — le président de l’ANT est resté prudent, osant tout de même le jeu de mots : “Y’a rien de CUI, mais y’a rien de pas CUI” (cuit, ndlr.)…

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